Ils sont comment, les collégiens ?

Publié le par Fabrice Guillet

A l'heure où les parents remplissent les dossiers d'inscription pour le collège de leur enfant, je voulais prendre quelques minutes et revenir sur la question que j'évoque dans le titre.
Depuis plusieurs mois, lorsque je dis que je participe à l'aide aux devoirs mis en place par le Centre Social du Petit Colombes envers les collégiens, je vois la curiosité de mes interlocuteurs. Et si je précise  que les enfants que je vois  viennent  des cités environnant le collège Henry Dunant,  on attend des histoires croustillantes.
Eh bien non, désolé, je n'ai pas affaire à des monstres, mais juste à des ados normaux. Certains sont bons en classe, d'autres sont déjà irrémédiablement à la peine, certains ont des comportements enfantins attachants, d'autres  cherchent à attirer l'attention par des attitudes qui peuvent être énervantes (sutout pour moi qui déteste les groupes et leurs modes de fonctionnement !)…
J'aime bien voir de la curiosité chez certains d'entre eux, je suis souvent déprimé par l'uniformité de leur univers. Leurs repères ne sont pas assez nombreux, c'est une évidence. Songez , par exemple, à ce que peut signifier pour certains d'entre eux, le fait de  faire des études supérieures et d'avoir un boulot gratifiant qui correspond… Désolé, mais ils n'ont pas ça dans leur entourage. On leur vend un rêve qu'ils ont du mal à imaginer.
Ce post est sûrement maladroit, je m'en excuse.
Je fais attention à ce que j'écris, je ne veux ni être béat ni être taxé d'angélisme. D'autant que je suis le premier à m'énerver contre certains comportements agressifs ou à la violence déjà marquée de certains enfants que je vois (curieusement, il s'agit de filles).
Mais je vois surtout des gamins, en manque de repère car vivant (et étudiant) dans un milieu trop fermé, où la meilleure volonté du monde n'est pas forcément suffisante. Dans le groupe, comme je le disais, les niveaux sont marqués. Il y a ceux qui travaillent bien, ceux qui pourraient être excellents, mais sont juste bons car trop dissipés, ceux qui se donnent du mal pour ne pas décrocher… et ceux qui sont déjà en difficulté.
Je pense également à une gamine (désolé, y a pas d'autres mots) perdue, la semaine dernière, alors qu'elle devait réfléchir à son orientation. A quoi, 15 ans maximum ? C'était sa vie qu'elle avait entre les mains ! Là où des enfants plus favorisés ont leur voie tracée quelques années de plus, il suffit de difficultés scolaires pour que la décision qui fera votre vie arrive à un âge où la maturité n'est pas suffisante… Sans compter que les parents ne sont pas toujours présents derrière (ou que les rapports avec eux, à cet âge, ne sont pas forcément faciles).
Bref, je suis content d'accorder une petite heure et demie par semaine à ces enfants qui viennent travailler. Même s'ils me posent des colles (au secours, pas la géométrie !). Et j'espère leur apporter quelque chose. Quelque chose de plus qu'un simple soutien purement scolaire.

Publié dans colomblog

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article