L'attente du sauveur
A l'heure où la municipalité commence à interroger les Colombiens à propos de son bilan après 18 mois de travail, j'ai l'impression que la réponse se résume souvent à quelque chose du style : où est votre baguette magique qui était censée résoudre tous les problèmes.
Quand j'entends ou lis certaines réflexions, j'ai tendance à me dire que ce n'est pas Philippe Sarre qu'il fallait élire, mais Gérard Majax ou Raël (on ne sait jamais, avec ses copains extra-terrestres, il aurait peut-être fait un super boulot).
Qu'est-ce qu'on entend en effet ?
"On n'a toujours pas de logement".
Qu'attend-on, sérieusement, en 18 mois, quand on sait qu'il y a, je crois, 3 000 demandes en attente, un taux de roulement de 300 logements par an et qu'on peut difficilement construire des centaines de logements sociaux en un an. Pour juger, il faudra plus de temps. Et il ne faudra pas oublier de prendre en compte les autres facteurs, comme le lieu d'implantation, leur insertion dans la ville…
Autre remarque lue, "vous ne faites rien contre l'incivilité, les gens qui se garent n'importe où, qui jettent leurs vieux papiers par terre, leurs encombrants dans les rues"…
Là encore, sacrée mission ! Quand on voit les comportements et le manque de civisme des habitants, on se rend compte que leur apprendre à bien se comporter est sacrément compliqué. Je crois que Mme Gouéta avait, en son temps, fait une campagne sur le coût du ramassage des encombrants "sauvages". Je l'ai relu depuis dans Mosaïque. Force est de constater que les "incivils" n'en ont rien à faire. Je pense même qu'ils savent que leur comportement n'est pas normal. C'est tout un travail sur l'insertion dans une communauté, sur la notion de bien public… Mais quand on en arrive là, on est bien loin de brigades antisalisseurs, de caméras pour les prendre sur le fait… D'un problème de société, on ne peut lui fournir une solution toute faite.
Ce qui m'amène aux questions d'insécurité. Pour cela, je vais me contenter de monter de quelques échelons pour prendre un exemple national. Nus avons un président qui a été pendant 5 ans (à peu près, je résume son cv) ministre de l'intérieur, qui a fait son business électoral de la lutte contre l'insécurité et qui, sur ce point, a un bilan dérisoire. A mes yeux, c'est malheureusement logique, dans la mesure où, comme je le disais il y a trois lignes, on ne résoud pas un problème de société par une mesure concrète adaptée à une petite part du souci.
Je suis donc avec curiosité cette histoire de bilan municipal avec le sentiment que je suis incapable de juger d'un bilan en aussi peu de temps. Pas folle, la municipalité a lancé son échange avec la population sur la démocratie locale, un des points sur lesquels son bilan est déjà visible (avec les conseils de quartier), mais aussi où l'enthousiasme des premiers mois risque de faire long feu (j'imagine la situation d'un nouvel arrivant, comme je l'ai été il y a 6 ans, qui ne peut s'inscrire à son conseil de quartier, qui ne connaît pas les membres qui en font partie, qui n'a aucun moyen de les joindre et qui ne trouve sur le site de la ville que de vieux compte-rendus dépassés. J'imagine aussi la frustration des membres qui se donnent beaucoup de mal pour un résultat peu visible).
L'exercice n'est pas facile, aller devant les gens pour les inciter à vous tresser des lauriers quand ils ne pensent qu'à vous reprocher d'être trop humains…
Désolé pour la version, ce n'est pas celle que j'aurais choisie. Pour les curieux et les amateurs, c'était celle d'Iron&wine qui me plaisait.
Quand j'entends ou lis certaines réflexions, j'ai tendance à me dire que ce n'est pas Philippe Sarre qu'il fallait élire, mais Gérard Majax ou Raël (on ne sait jamais, avec ses copains extra-terrestres, il aurait peut-être fait un super boulot).
Qu'est-ce qu'on entend en effet ?
"On n'a toujours pas de logement".
Qu'attend-on, sérieusement, en 18 mois, quand on sait qu'il y a, je crois, 3 000 demandes en attente, un taux de roulement de 300 logements par an et qu'on peut difficilement construire des centaines de logements sociaux en un an. Pour juger, il faudra plus de temps. Et il ne faudra pas oublier de prendre en compte les autres facteurs, comme le lieu d'implantation, leur insertion dans la ville…
Autre remarque lue, "vous ne faites rien contre l'incivilité, les gens qui se garent n'importe où, qui jettent leurs vieux papiers par terre, leurs encombrants dans les rues"…
Là encore, sacrée mission ! Quand on voit les comportements et le manque de civisme des habitants, on se rend compte que leur apprendre à bien se comporter est sacrément compliqué. Je crois que Mme Gouéta avait, en son temps, fait une campagne sur le coût du ramassage des encombrants "sauvages". Je l'ai relu depuis dans Mosaïque. Force est de constater que les "incivils" n'en ont rien à faire. Je pense même qu'ils savent que leur comportement n'est pas normal. C'est tout un travail sur l'insertion dans une communauté, sur la notion de bien public… Mais quand on en arrive là, on est bien loin de brigades antisalisseurs, de caméras pour les prendre sur le fait… D'un problème de société, on ne peut lui fournir une solution toute faite.
Ce qui m'amène aux questions d'insécurité. Pour cela, je vais me contenter de monter de quelques échelons pour prendre un exemple national. Nus avons un président qui a été pendant 5 ans (à peu près, je résume son cv) ministre de l'intérieur, qui a fait son business électoral de la lutte contre l'insécurité et qui, sur ce point, a un bilan dérisoire. A mes yeux, c'est malheureusement logique, dans la mesure où, comme je le disais il y a trois lignes, on ne résoud pas un problème de société par une mesure concrète adaptée à une petite part du souci.
Je suis donc avec curiosité cette histoire de bilan municipal avec le sentiment que je suis incapable de juger d'un bilan en aussi peu de temps. Pas folle, la municipalité a lancé son échange avec la population sur la démocratie locale, un des points sur lesquels son bilan est déjà visible (avec les conseils de quartier), mais aussi où l'enthousiasme des premiers mois risque de faire long feu (j'imagine la situation d'un nouvel arrivant, comme je l'ai été il y a 6 ans, qui ne peut s'inscrire à son conseil de quartier, qui ne connaît pas les membres qui en font partie, qui n'a aucun moyen de les joindre et qui ne trouve sur le site de la ville que de vieux compte-rendus dépassés. J'imagine aussi la frustration des membres qui se donnent beaucoup de mal pour un résultat peu visible).
L'exercice n'est pas facile, aller devant les gens pour les inciter à vous tresser des lauriers quand ils ne pensent qu'à vous reprocher d'être trop humains…
Désolé pour la version, ce n'est pas celle que j'aurais choisie. Pour les curieux et les amateurs, c'était celle d'Iron&wine qui me plaisait.