Qu'est-ce qu'on fait d'eux ?

Publié le par Fabrice Guillet

Tout à l'heure, sur la place entre le Leclerc et le marché, deux policiers municipaux s'occupaient du gars en fauteuil roulant qui traîne là assez souvent. Vous l'avez peut être déjà remarqué, il lui manque quelques parties du corps et il pousse régulièrement de grands cris qui causent bien des discussions avec mes filles (pourquoi il crie "au secours", le monsieur ?). Il se trouve qu'il y a quelques jours, on avait parlé de lui dans le quartier (ce jour là, il avait chié par terre, juste devant la porte ouverte donnant sur l'arrière du pressing)… Que peut-on faire pour ce type ? La personne qui m'en avait parlé (un lecteur, j'en profite pour le saluer avant de le croiser demain soir pour nos rencontres rituelles lorsque j'emmène ma fille au piano) m'avait dit que les policiers municipaux étaient régulièrement envoyés pour embarquer le gars, qui se retrouvait hospitalisé quelques jours avant qu'on le foute dehors et qu'il revienne.
J'ai donc assisté à une tentative de dialogue, du genre perdu d'avance mais qu'on ne peut qu'apprécier. Quelqu'un s'occupait de lui…
Il n'y a aucune structure qui pourrait le prendre en charge, il reviendra donc, avec sa douleur, sa fatigue mentale… Et à nouveau, la population sera choquée par ses cris, par son comportement crado, par sa seule présence… On le fera alors évacuer pour quelques jours… Eternel recommencement.
Je n'ai bien sûr aucune solution. Que peut-on faire pour un type en souffrance, un type obligé de vivre dans la rue, qui n'a plus de jambe et visiblement plus toute sa tête non plus… ? Mais il existe et on ne peut ni fermer les yeux ni le laisser…


Publié dans Vie locale

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F
bravo d'avoir osé ce texte Fabrice.Oui, on fait quoi ?Comme on l'apprend en lisant les commentaires, pas toujours si facile de trouver l'accroche, d'établir un lien social (toujours lui) avec certains, les malheureux, les paumés, les malades... Parfois, on est révolté, tracassé, touché, atteint, ému ou bien indifférent devant leur isolement, mais on fait rien.Moi j'en ai une d'histoire dans mon quartier. Je ne connais pas tous les détails, comme ça je ne dirai pas des trucs qui froissent mme Piaf2 (je n'ai pas tout compris le fond de son idée mais tant pis). C'est un monsieur qui traîne un caddye toute la journée depuis des années dans les rues des Vallées et il va tout stocker dans le jardin de sa petite maison qui est devenu un vrai dépotoir puant et pourrissant avec des bébêtes et tout. La porte était branlante et tombait vers la rue tellement il y avait de trucs derrière. On m'a dit qu'avant il avait une famille, un magasin je crois et puis il a perdu des êtres chers, il ne s'en est pas remis et "a perdu la boule". Et depuis il stocke tout ce qu'il trouve depuis des années. Jamais, je n'ai osé l'arrêter pour lui parler, lui demander pourquoi il faisait cela, ce qu'on pouvait faire pour lui. Mes filles changeaient de trottoir en le croisant car elles avaient un peu peur de lui.Il est mort dans sa maison tout seul  après y être resté plusieurs semaines, seul au milieu de  ses poubelles...Qu'est-ce qu'on aurait pu faire ?
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B
Bonsoir,Et merci Fabrice d'oser des sujets tel que celui-ci. Et les commentaires que je vois me semblent bien intéressants. Je suis peut-être le seul Colombien à n'avoir jamais croisé cette personne, mais il est vrai que je ne suis pas sur le même Leclerc, malgré tout j'imagine bien la situation, et l'embarras dans lequel peut nous mettre une rencontre comme celle là.J'ai fait les 3x8 pendant huit ans à Nanterre, et je prenais le premier 304, et même si les odeurs n'étaient pas toujours agréables, j'aimais assez partager mon bus, et quelquefois quelques paroles, avec ces gens fracassés qui, pour certains, avaient une humanité énorme.Maintenant cela ne fait pas avancer la question du que faire.Connaitre, savoir, comprendre, soigner?Avant le centre pour sdf à Nanterre, c'était l'hopital des vieux, et vu la réputation de mauvais traitements. Jétais jeune et ne connais pas bien toute l'histoire, mais il me semble qu'il a fermé sous la pression des citoyens qui dénoncaient de ces mauvais traitements. Preuve que l'on peut toujours faire avancer les choses, le tout c'est de les connaître.Fabrice, tu poses une pierre dans le connaître, c'est pas si mal.Benoit (désolé il y en a un autre, faut que je trouves un autre prénom pour la prochaine fois!)
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P
@ Ahmed Beribeche<br />  <br /> "ON : pronom indéfini (toujours sujet). Désigne une personne ou groupe de personnes indéterminées" in Le Petit Larousse Grand Format 2003<br />  <br /> "PUBLIER : divulguer, répandre" in Idem<br />  <br /> CHAPSA : Centre d'Hébergement et d'Accueil des Personnes sans Abri. Celui dont on parle ici fait partie du Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers de Nanterre.<br />  <br /> Je vous invite, donc, à consulter l'article L1110-4 du Code de Santé Publique, je ne doute pas que vous compreniez, ensuite, le sens de "SURTOUT la LOI l'interdit".
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A
Désolé pour les fautes d'orthographe et les "mal dit", fatigue de la journée ( de grève, à ce propos je viens d'écrire quelque chose sur le service minimum à Colombes), sans les enfants j'ai essayé de faire trop de choses.
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A
"SURTOUT la LOI l'interdit ", vous dites Piaf2Colombes. Mais vous songiez sans doute à la notion de "Non assistance à personne en danger". Car ce Monsieur, dont je n'oserais pas penser qu'il s'agisse d'un "sous"........, je ne le laisse pas tomber, je m'y intéresse, je lui donne mes habits passés de mode. Et vous que faites-vous à part le défendre contre une prétendue atteinte à sa personne. Je n'apprécie donc pas vos remarques désobligeantes car mon intention n'est nullement de porter atteinte à sa personne mais bien au contraire. Vous prenez la plume pour distribuer bons et mauvais points. Mais participez à ce débat que Mr Guillet a eu la bonne idée de mettre sur la place publique. Je cherche des solutions et d'EXPLIQUER. Ce que j'ai révélé n'est pas sous le coup du  secret médical, c'est de notoriété  publique" de la rue". Je voulais apporter des infos à ceux qui se posent des questions à son sujet. Il a un nom, une histoire qui méritent d'être connus pour qu'il ne soit plus le "gars".Je ne retire rien de ce que j'ai dit car au contraire je ne vous ai pas dit son nom de famille pour le respecter. A propos de ses jambes, qui ne s'est jamais interroger sur son dramatique état physique ?Et santé mentale? Des interrogations naïves car chaque personne qui le croise se laisse aller à des scénarii les plus fantaisistes, voilà le sens de mon commentaires.Après vos précieuses parôles j'accepterais votre "Désolée" si vous prenez l'engagement de faire quelque chose de concret pour ces "clodos". Pour finir, le mot clodo n'est pas sale, c'est même le titre d'une chanson de Claude Nougaro: "Clodi clodo", chanson qui lui a été inspirée à l'époque où l'alcool l'avait conduit dans les caniveaux. Vous allez vous levez cette fois-ci pour défendre la mémoire d'un mort. Piaf2Colombes, ne voyez pas le mal là où il ne l'est pas, ce serait faire plus de tord que ce que vous aviez l'intention d'atteindre.Pour  finir, j'accète Mr Guillet vos coupes car votre responsabilités est engagée dans les commentaires des bloggeurs.Mais le principe de précaution ne doit pas "caster" les débats.Vous êtes le seul maître à bord de votre blog, ne vous laissez pas dicter vos choix au gré des sautes d'humeur des uns ou des autres. Merci
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